Retrouvez des témoignages d’anciens stagiaires qui ont été en formation intensive de six ou neuf mois au sein de nos centres de formation.
Gildas Héno : « À la fin de l’année, j’ai demandé un peu à la rigolade s’ils avaient du travail pour moi. Ils recherchaient un technicien son ! »
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Gildas, j’ai 38 ans et j’habite à Kergrist-Moëlou dans les Côtes d’Armor.
D’où êtes-vous originaire ?
Je suis originaire de Saint-Avé à côté de Vannes.
Pourquoi avez-vous choisi d’apprendre le breton ?
Depuis très longtemps je me disais : «Un jour, j’apprendrais le breton. » C’est quand même la langue de mes ancêtres, et la langue du territoire ou je vis. En 2022, je terminais mes 6 ans de surveillance de collège (a l’époque on ne pouvait pas faire plus). J’envisageai une carrière d’enseignant en maths et je me suis dit pourquoi pas en maths ET en breton… C’est avec cet objectif initial que je me suis inscrit à la formation Roudour.
« Depuis très longtemps je me disais : «Un jour, j’apprendrais le breton. » «
Quelle formation Roudour avez-vous suivie et quels en sont les avantages?
J’ai suivi la formation Roudour 9 Mois à Pleyben. Le gros avantage c’est que ce n’est pas une formation scolaire. On est des adultes apprenants, en face d’adultes enseignants, et on se comporte comme tel. On ne reste pas assis toute la journée (au contraire!!) et on fait des ateliers pédagogiques qui nous permettent d’apprendre en s’amusant. La méthode TPR, notamment, est incroyable ! Et puis les enseignants sont top, il faut le dire. Un grand merci à eux !
Est-ce que l’apprentissage du breton vous a changé la vie ?
Inévitablement ! D’un point de vue professionnel : J’ai un parcours atypique avec un BTS audiovisuel qui devait me permettre de devenir technicien son, mais le système de l’intermittence m’a dégoûté du métier… J’ai travaillé dans tout un tas de domaines, j’ai fais tout un tas de formation : CAP électricien, Licence en science de l’éducation notamment… Pendant la formation Roudour j’ai fait un stage à Radio Kreiz Breizh, avec pour objectif de continuer mon apprentissage de la langue, qui s’est très bien passé. À la fin de l’année, j’ai demandé un peu à la rigolade s’ils avaient du travail pour moi. Ils recherchaient un technicien son ! J’ai sauté sur l’occasion et maintenant je travaille dans cette super radio bilingue et je parle en breton tous les jours !
Tiphaine Moreau : « Les conditions étaient optimales pour apprendre, adaptées aux besoins et aux niveaux de chacune et chacun »
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Tiphaine et je suis enseignante d’histoire-géographie dans le secondaire. Je suis maman de deux petits garçons dont le plus âgé est scolarisé à l’école diwan Après avoir beaucoup voyagé pour mes études et achevé un doctorat, je me suis installée à Quimper durablement.
D’où êtes-vous originaire ?
Je suis née au Liban, j’ai vécu toute mon enfance, mon adolescence et une large partie de ma vie étudiante en Bretagne, à commencer par Brest, en passant par Landerneau, Orgères, Bannalec et Quimper. J’y ai grandi sans entendre le breton. C’était une langue inconnue de mes deux parents, bien que ma mère soit originaire de Landévennec.
Pourquoi avez-vous choisi d’apprendre le breton ?
J’ai choisi d’apprendre le breton pour des raisons professionnelles et personnelles. Enseignant depuis plusieurs années en Bretagne, j’avais l’occasion de conduire des projets culturels avec mes classes et je sentais qu’il manquait un véritable approfondissement de la culture locale, qui est très riche. L’approche par la langue m’a paru indispensable afin de contourner l’écueil d’un enseignement superficiel. Avec le temps, ce besoin est devenu plus important et j’ai même envisagé d’enseigner ma matière en classe bilingue. Ce sont toutefois des raisons plus personnelles qui m’ont décidée à apprendre cette langue à l’âge adulte, J’avais le désir de parler le breton pour communiquer avec mon entourage et m’insérer dans un environnement que je voulais être pleinement le mien. Et puis un jour, au détour d’une conversation, mon fils de quatre ans m’a dit : « une langue qui disparaît, c’est un chant d’oiseau qui s’éteint ». Cela m’a touchée, car le monde dans lequel je souhaite vivre est plus proche de la polyphonie que de la monodie. J’ai donc décidé d’apprendre le breton en conscience et avec engagement.
« Étant enseignante moi-même, j’ai pu admirer la conception progressive des apprentissages, s’appuyant sur des mÉthodes vivantes, ÉprouvÉes et efficaces »
Quelle formation Roudour avez-vous suivie et quels en sont les avantages ?
J’ai eu la chance d’obtenir de multiples financements, de l’éducation nationale, du département et de la région, ce qui m’a permis de suivre neuf mois de formation à Quimper. Les conditions étaient optimales pour apprendre, adaptées aux besoins et aux niveaux de chacune et chacun. Étant enseignante moi-même, j’ai pu admirer la conception progressive des apprentissages, s’appuyant sur des méthodes vivantes, éprouvées et efficaces. Je peux affirmer que j’ai eu le sentiment d’apprendre sans effort, de manière à la fois ludique et sérieuse. Avec Roudour, nous sommes loin d’un apprentissage scolaire ou du bachotage, on apprend en faisant, en jouant, en créant. Les activités sont rythmées et variées. Les apprentissages s’appuient sur une plateforme numérique bien élaborée qui permet de s’entraîner à distance, ce qui est fort agréable lorsqu’on a une vie de famille. Les travaux écrits et oraux alternent quotidiennement afin d’offrir une formation complète et d’ouvrir sur des compétences professionnelles variées. Par ailleurs les formateurs sont d’une bienveillance remarquable, ce qui m’a aussi permis d’apprendre dans des conditions très agréables.
Est-ce que l’apprentissage du breton vous a changé la vie ?
Sans hésiter, la réponse est OUI. D’abord, d’un point de vue professionnel évidemment. Au bout des six mois de formation je validais déjà le niveau B2 au DCL. Trois mois plus tard, j’ai obtenu le niveau C1 tant convoité. Quelques jours après les résultats, l’inspecteur de breton de la région Bretagne m’appelait pour me proposer d’enseigner en classe bilingue car les besoins d’enseignants y sont forts. Par ailleurs j’ai réalisé l’un de mes stages à radio Kerne pendant la formation. Ce stage s’est tellement bien déroulé que j’y suis restée pour enregistrer de courtes chroniques d’histoire, maintenant diffusées le vendredi matin toutes les deux semaines. Je vais même rejoindre le Conseil d’Administration de la radio. Le breton m’a donc aussi permis de découvrir le milieu de la radio qui est passionnant ! Dans ma vie personnelle, je peux enfin causer breton avec mon fils, mes amis, mes voisins, avec les autres stagiaires avec qui nous avons gardé des liens forts et avec tous les locuteurs de la langue bretonne que je croise au hasard de mes promenades. D’une manière générale, je peux dire que je suis fière de parler breton, en plus d’habiter la Bretagne, parce que la langue y fait aussi société.
Marion Dourmap : “Le breton a été l’occasion d’entamer une reconversion professionnelle”
Marion Dourmap, 34 ans, a été l’une de nos stagiaires dans notre centre de formation quimpérois pendant l’année scolaire 2018-2019. Cette animatrice nature de formation a entamé une reconversion professionnelle grâce à l’apprentissage de la langue bretonne, langue de ses grand-parents, et est devenue professeure des écoles.
Pouvez-vous présenter ?
Je m’appelle Marion, j’ai 34 ans. Je suis maman d’un petit garçon de trois ans. J’ai appris le breton à Roudour, dans le centre de formation à Quimper, il y a deux ans. Auparavant, j’étais animatrice nature en Bretagne et en Savoie.
D’où êtes-vous originaire ?
Je suis originaire de Guissény, dans le pays Pagan.
Pourquoi avez-vous choisi d’apprendre le breton ?
Cela faisait plusieurs années que je voulais apprendre le breton mais j’ai attendu de revenir vivre en Bretagne pour l’apprendre car je ne voulais pas l’oublier par manque de pratique. C’est la langue de mes grands-parents, j’avais envie de l’apprendre. Et comme je venais d’être maman, je voulais aussi la transmettre !
En tant qu’animatrice nature, je trouvais important de connaître le patrimoine linguistique de ma région. Et puis j’avais dans un coin de ma tête l’idée d’être professeure des écoles, et ce depuis longtemps. C’était l’occasion d’amorcer une reconversion professionnelle grâce à la langue bretonne.
“J’ai choisi Roudour car je voulais apprendre le breton sans un apprentissage trop scolaire”
Quels sont les avantages de la formation Roudour ?
J’ai choisi Roudour car je voulais apprendre le breton de manière immersive, en évitant un apprentissage trop scolaire. Les méthodes utilisées par Roudour sont intéressantes : elles permettent d’apprendre à parler de manière intuitive et d’avoir un vocabulaire très riche. Pour ma part, cet apprentissage m’a aussi permis de m’exprimer assez facilement à l’oral, sans me sentir complexée par les règles de grammaire que je ne maîtrisais pas bien. Cet apprentissage très axé sur l’oral m’a aidé à m’imprégner de l’accent, aspect essentiel de la langue.
Est-ce que l’apprentissage du breton vous a changé la vie ?
Oui ! Déjà, ça a changé ma vie professionnelle. J’ai enchaîné avec un master Meef (Métiers de l’enseignement) immersion en langue bretonne à Kelenn, à Quimper. J’avais fait l’effort d’apprendre cette nouvelle langue, je ne voulais pas la perdre. J’avais besoin de l’utiliser.
Je suis maintenant professeur des écoles Diwan et j’utilise le breton tous les jours. Je continue donc d’apprendre et je trouve ça passionnant. Cela m’a ouvert la porte d’une autre langue, d’une autre culture, d’une autre histoire. En l’occurrence, celle de mes grands-parents !. Maintenant, j’ai deux langues et cette richesse met en lumière chacune d’entre elles.
Yann Simon : “Apprendre le breton m’a permis de comprendre en profondeur les textes à partir desquels je travaille en tant que musicien
”
Le breton est, comme toutes les langues, d’abord une langue transmise à l’oral par les contes et les chants, dans les festoù-deiz et les festoù-noz notamment. Yann Simon, 44 ans, a d’abord chanté la mélodie de la langue bretonne avant de la comprendre. Ce musicien a donc suivi une formation intensive de neuf mois en 2017-2018 à Morlaix afin de pallier ce manque. Depuis, il travaille en tant que secrétaire d’administration au collège Diwan à Plésidy.
Pouvez-vous présenter ?
Je m’appelle Yann Simon. J’ai 44 ans et je suis père de 3 enfants. J’habite à Plufur dans le Trégor depuis une vingtaine d’années. Professionnellement, mon parcours est un peu atypique. J’ai tout d’abord été animateur socioculturel dans une école de musique, puis musicien professionnel pendant une dizaine d’années. J’ai ensuite travaillé en tant qu’administrateur dans une structure de production de spectacles et de label discographique. Pendant toutes ces années, j’ai également exercé, en parallèle, le métier de professeur de musique, dans de nombreuses écoles de musique du pays Fisel, du Penthièvre, du Trégor, et du Centre-Bretagne.
D’où êtes-vous originaire ?
Je suis né à Brest mais j’ai vécu jusqu’à mes 25 ans en Centre-Bretagne, à Carhaix et à Poullaouën plus précisément.
Pourquoi avez-vous choisi d’apprendre le breton ?
En tant que musicien, je travaille essentiellement à partir du répertoire populaire chanté du Centre-Bretagne (kan ha diskan, gwerzioù…). Le fait de ne pas comprendre le breton a toujours été un frein pour moi car la langue, au-delà de son rôle narratif ou poétique, induit aussi une rythmique, un style bien précis. Si les mélodies m’étaient familières, la non-compréhension du breton a souvent été pour moi source de frustrations, même si j’étais à même de le comprendre vaguement… mais sans pouvoir le parler.
A titre plus personnel, j’ai fait également le choix d’apprendre le breton car j’étais le seul à la maison à ne pas être bretonnant, ma compagne étant professeur des écoles en classes bilingues et mes enfants étant tous les trois scolarisés à Diwan.
“Les méthodes Roudour m’ont permis d’être plus à l’aise à l’oral en breton… et en français”
Quels sont les avantages de la formation Roudour ?
L’apprentissage par immersion est vraiment efficace. Les méthodes employées, à savoir la méthode “TPR” (“Total Physical Response”) et la suggestopédie, permettent un apprentissage rapide avec des techniques variées et complémentaires. C’est aussi un beau moyen de sortir de sa zone de confort. Relativement timide de nature, la formation m’a également permis de prendre de l’assurance à l’oral, tant en français qu’en breton, et de gérer différemment le rapport à l’autre en termes de communication.
Est-ce que l’apprentissage du breton vous a changé la vie ?
Complètement ! D’un point de vue artistique et musical déjà. Cela a mis en exergue de belles subtilités qui étaient restées nébuleuses pour moi depuis des années. C’est aussi le plaisir de pouvoir comprendre plus en profondeur les textes que j’écoute et à partir desquels je travaille en tant que musicien.
L’apprentissage du breton a également changé radicalement ma vie professionnelle. Après ma formation de neuf mois, j’ai travaillé en tant qu’assistant d’éducation au collège Diwan de Plésidy. Quelques mois plus tard, le réseau Diwan me proposait un poste de secrétaire d’administration, poste que j’occupe toujours à ce jour et qui nécessite de parler breton au quotidien. C’est aussi une belle occasion d’apprendre encore et toujours, chaque jour.
Laëtitia Garlantézec : “J’ai remporté la première place d’un concours
de nouvelles en breton après six mois de formation”
Laëtitia Garlantézec, 36 ans, a terminé sa formation intensive de neuf mois à Lannion en juin 2020. Elle travaille depuis quatre ans comme rédactrice scientifique en auto-entrepreneuse. En plus d’être un réel atout sur le marché du travail, l’apprentissage de la langue lui a permis de se rendre compte qu’elle était capable d’écrire des histoires. Elle a même remporté le premier prix des nouvelles en breton organisé par Ti Douar Alre en 2020 !
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Laëtitia Garlantézec. Auparavant, je travaillais pour la FCPN, une association ardennaise en éducation à l’environnement où je rédigeais des ouvrages sur la nature et m’occupais de la communication. Auto-entrepreneuse depuis 2016, je travaille en tant que rédactrice scientifique.
D’où êtes-vous originaire ?
Je suis née à Pabu, près de Guingamp. Mais j’ai surtout vécu et grandi à Rennes où j’ai fait la plus grande partie de ma scolarité.
“Je voyais des offres qui demandaient la connaissance de la langue bretonne. Une opportunité s’est présentée, je l’ai saisie !”
Pourquoi avoir choisi d’apprendre le breton ?
Depuis longtemps, j’étais fascinée par cette langue. Ma grand-mère paternelle la parlait avec ses voisins, avec mon grand-père mais avec nous, ses petits-enfants, jamais. Elle changeait de langue de suite à notre approche. C’en était mystérieux. À Bordeaux, j’ai entendu lors d’une conférence un intervenant basque parler de l’intérêt du bilinguisme avec une langue régionale. C’était ancré : j’apprendrai le breton. Il me fallut attendre quelques années encore : mon licenciement économique, mon retour en Bretagne et des recherches d’emploi qui n’aboutissaient pas. Je voyais des offres qui demandaient la connaissance de la langue bretonne. Une opportunité s’est présentée, je l’ai saisie !
Quels sont les avantages de la formation Roudour ?
J’aurais eu du mal à apprendre seule. J’apprends en faisant, en interaction. Une formation immersive était l’occasion d’utiliser la langue de manière concrète : parler avec d’autres personnes. Et la méthode qui lie gestes et paroles m’avait vraiment interpellé. C’est ce qui m’a donné envie de m’inscrire à Roudour. Et ce fut vraiment efficace avec moi. Ça m’a manqué pendant le confinement. J’aimais beaucoup aussi le fait de travailler sur plusieurs compétences en parallèle : comprendre, parler, écrire… J’étais drôlement fière du premier sketch écrit à trois au bout de trois jours seulement !
Est-ce que l’apprentissage du breton vous a changé la vie ?
Grandement. Déjà une autre manière de penser, de voir le monde. J’aime lire et découvrir des auteurs dans leur langue originelle. J’adore écrire aussi. J’ai participé à un concours de nouvelles en breton au bout de six mois de formation. J’ai remporté la première place ! Je n’avais jamais osé participer à un tel concours avant. Je ne pensais même pas être capable d’écrire des histoires !
Je me suis inscrite à un groupe de conversation à Bourbriac pour continuer l’apprentissage et choper les mots et l’accent locaux. Bref, j’ai vraiment élargi mon horizon de la plus belle des manières : en le reconnectant avec mes origines.
Franck Doassans : « Parler breton permet de mieux comprendre la culture régionale »
Dans son travail, Franck Doassans, 44 ans, n’a pas besoin de la langue bretonne. Il travaille en anglais et en français comme fauconnier professionnel. Or sa curiosité de vouloir mieux comprendre la culture originelle de sa famille lui a donné envie de pousser la porte de Roudour à Carhaix en 2018.
Pouvez-vous présenter ?
Je m’appelle Franck Doassans, j’ai 44 ans. Je suis marié et j’ai deux enfants de 15 et 18 ans. Je vis dans la campagne de Kallag depuis 2012.
Mes grands-parents, bien que bretons, vivaient déjà en région parisienne et ne parlaient pas breton. La culture bretonne, bien que présente dans le milieu familial, était assez limitée. A la limite du folklore, si j’ose dire… Crêpes, galettes, un peu de musique et deux trois bretonnismes… Rien de plus. Cependant, toutes les vacances et occasions étaient bonnes pour revenir « au pays ». J’ai donc voulu, très tôt, venir habiter en Bretagne, pour retrouver mes sources.
D’où êtes-vous originaire ?
Je suis né à Saint-Denis, en banlieue parisienne. Personne n’est parfait !
Pourquoi avez-vous choisi d’apprendre le breton ?
En arrivant dans le Kreiz Breizh, j’ai fait la connaissance de beaucoup de gens sympathiques qui traînaient beaucoup dans les festoù-noz, qui sont parmi mes premiers souvenirs d’enfant. Donc, pas mal de mes amis étaient maintenant des locuteurs natifs et leur entourage culturel, si je peux dire, l’était aussi majoritairement.
Il m’est apparu clairement que pour mieux comprendre la culture originelle de ma propre famille, il me fallait parler la langue de cette culture. Car parler une langue permet de penser différemment. On ne pense pas de la même manière en français, en anglais ou, à fortiori, en breton. Il y a aussi un aspect politique à cette volonté d’apprendre la langue. Voilà pourquoi, de façon très raccourcie, j’ai voulu apprendre le breton.
“Les formateurs sont toujours positifs dans l’approche de l’apprentissage”
Quels sont les avantages de la formation Roudour ?
Les formateurs ! Les formateurs ! Les formateurs ! Patients, motivants et motivés, ils sont toujours positifs dans l’approche de l’apprentissage. Les moments de « culture gé bretonne » sont très sympas aussi, permettant de comprendre les apports linguistiques, par exemple, du breton sur le français, d’avoir des détails croustillants sur un lieu ou une chanson, etc.
Le côté non-scolaire est tout à fait ce que je recherchais, même si je me suis découvert une passion pour la grammaire bretonne pendant la formation. On n’a pas l’impression de bûcher mais souvent de s’amuser en apprenant.
Super entourage aussi, avec la présence de Silvi (NDLR : la secrétaire) et Sedrig (NDLR : le gérant), toujours prêts à aider en cas de pépins.
Apprendre le breton, cela vous a changé la vie ?
Absolument ! Je pense que l’apprentissage du breton m’a permis de mieux comprendre la Bretagne. De mieux comprendre la culture bretonne. De renforcer mon sentiment d’être breton. Je me sens plus… complet, si je peux dire… C’est assez difficile à expliquer.
D’ailleurs, ma femme a elle aussi suivi la formation Roudour, l’année suivante. Ce qui fait que maintenant, nous parlons français et breton à la maison, que presque toute communication écrite, entre nous, se fait en breton. Le breton a changé notre vie.
Joëlle Le Berre : “Dès la fin de mon apprentissage, j’ai trouvé un remplacement”
Il n’est jamais trop tard pour se reconvertir et trouver du travail en breton ! Joëlle Le Berre, 57 ans, en est la preuve. Cette ancienne salariée dans le tourisme a franchi en 2017 les portes de Roudour à Carhaix-Plouguer. Dès la fin de la formation, elle a trouvé du travail dans le domaine scolaire, en tant qu’Atsem puis comme AESH (assistante des élèves en situation de handicap), où elle exerce depuis novembre 2018 à l’école Diwan de Carhaix.
Pouvez-vous présenter ?
Je m’appelle Joëlle Le Berre, j’ai 57 ans et j’habite à Berrien.
D’où êtes-vous originaire ?
Je suis originaire de Scrignac.
Pourquoi avez-vous choisi d’apprendre le breton ?
J’ai décidé de faire la formation Roudour en septembre 2017 car, après un parcours professionnel assez « éclectique » dans le tourisme ou comme assistante d’éducation notamment, j’ai souhaité apprendre la langue qui avait bercé mon enfance dans le but de travailler en breton dans le milieu scolaire. En effet, lorsque j’étais jeune mes parents échangeaient en breton entre eux, ainsi qu’avec toute la famille, excepté avec nous, les enfants. J’étais donc capable de comprendre pas mal de choses en breton, mais je ne savais pas faire une phrase correcte, ne maîtrisant ni la grammaire, ni la conjugaison.
Quels sont les avantages de la formation Roudour ?
Il y a environ 15 ans, j’avais participé à un stage de breton sur un week-end avec Roudour à Carhaix et cela m’avait beaucoup plu car j’avais trouvé la méthode d’apprentissage intéressante et vivante. A cette époque-là, je travaillais dans le tourisme et n’avais pas la possibilité de me former sur du long terme. J’ai dû donc attendre 2017 pour prendre la décision et je ne regrette pas !
“Entendre les enfants parler breton m’émeut toujours”
Est-ce que l’apprentissage du breton vous a changé la vie ?
Oui, le fait d’avoir suivi la formation a changé ma vie ! Dès la fin de mon apprentissage, j’ai trouvé un remplacement en tant qu’Asem à l’école Diwan de Commana, puis j’ai aussitôt enchaîné sur le métier d’AESH (assistante des élèves en situation de handicap) à l’école Diwan de Carhaix où je suis entrée en novembre 2018. Je ne regrette nullement ce choix car j’aime beaucoup travailler avec les enfants, et j’avoue que les entendre parler breton m’émeut toujours… J’avais déjà un bagage solide en breton à la fin de la formation et j’ai également énormément appris « sur le tas » par la suite. J’en apprends tous les jours un peu plus.