Julian Paréjo : “Se rendre disponible de son travail pendant 6 ou 9 mois n’est pas évident pour tous mais cela en vaut vraiment la peine”
Que ce soit en formation intensive, en stages courts ou en formation à distance, tous les chemins mènent au breton. Découvrez celui de Julian Paréjo, 33 ans, responsable hébergement restauration au sein du centre d’éducation à l’environnement bilingue Ti Ar C’hoadoù, situé à la Chapelle-Neuve, dans les Côtes-d’Armor. Il a demandé à son employeur de prendre un congé formation de six mois afin de suivre une formation intensive au centre de formation de Carhaix de septembre 2021 à mars 2022.
Quel âge avez-vous et d’où êtes-vous originaire ?
J’ai 33 ans et je suis originaire de Pontivy, dans le Morbihan.
Vous êtes cuisinier dans la restauration et président de Ti Récup, la recyclerie de Carhaix. Pourquoi avez-vous choisi de suivre une formation intensive de six mois à la langue bretonne ?
Je travaille dans le développement durable, en tant qu’employeur bénévole de la ressourcerie Ti Récup’ et responsable hébergement restauration dans le centre d’éducation à l’environnement bilingue Ti Ar C’hoadoù. Profitant de l’accalmie due à la pandémie, j’ai fait la demande auprès de mon employeur de suivre la formation longue « je parle breton en 6 mois » afin de pouvoir encore plus m’investir dans mon travail. À Ti Ar C’hoadoù, nous accueillons tout au long de l’année, des groupes de scolaires de type classe verte, en français, en bilingue et en breton immersif. Le plus étant de ne pas couper avec la langue hors animation, pendant les repas, etc.
Quel est votre parcours dans l’apprentissage de la langue bretonne ?
Je suis arrivé en formation en démarrant de zéro, presque tout le monde parle breton à mon travail, donc j’ai eu l’occasion de l’entendre régulièrement, mais pas plus. Maintenant, trois mois après être sorti avec le niveau B1.2 et être revenu au travail après six mois d’absence, j’apprends encore tous les jours. On utilise le breton comme langue de travail seulement en animation au centre.
En cuisine, ma collègue est bretonnante par ses parents, ne sait ni l’écrire ni le lire. Je continue d’apprendre donc auprès d’elle, seulement par l’oral, des tournures, des formes verbales et vocabulaires spécifiques du Trégor.
Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui souhaitent apprendre le breton en Centre-Bretagne ?
Je recommande à toutes les personnes qui sont intéressées pour apprendre la langue de passer par Roudour en intensif. La contrainte est de taille, se rendre disponible 6 ou 9 mois n’est pas évident pour tous, mais ça en vaut vraiment la peine. Les méthodes d’apprentissage fonctionnent parfaitement. Moi qui ai toujours été nul en langues, je suis capable de comprendre et de suivre une conversation. Les formateurs sont supers, toujours positifs et avec beaucoup de patience surtout. Des méthodes adaptées aux différents modes d’apprentissage et donc adaptées à tous !