Nicolas Graignic : « Je voulais apprendre la langue bretonne et découvrir le monde de l’audiovisuel, c’est un total succès. »
Le domaine de l’audiovisuel fait partie des domaines dans lesquels la langue bretonne est de plus en plus préconisée. Nicolas Graignic, 34 ans, est passé de maçon à assistant de production au sein de l’unique chaîne audiovisuelle en langue bretonne Brezhoweb, moins de trois mois après la fin de sa formation à Roudour dans le centre d’Hennebont en 2020-2021.
Pourquoi avez-vous appris la langue bretonne ?
J’avais l’idée en tête depuis très longtemps, mes grands-parents le parlaient et cela avait attisé ma curiosité, mais je n’avais pas trop le temps avec ma vie professionnelle. J’avais commencé des cours du soir pendant deux ans. Cependant, cela était assez compliqué car il fallait vraiment beaucoup travailler à côté. J’ai donc programmé de faire une formation intensive.
Vous avez choisi de vous reconvertir dans l’audiovisuel, pour quelles raisons ?
Mon travail était assez fatigant et j’avais accumulé assez de droits Pôle Emploi afin d’arrêter la maçonnerie et commencer ma formation à Roudour. Je savais déjà que je voulais partir sur une reconversion en passant, si possible, par le breton. J’avais dès le début visé le domaine de l’audiovisuel. J’écrivais déjà des scripts puisque j’avais déjà une chaîne Youtube sur l’histoire de Bretagne (NDLR : Istorioù Breizh).
Pendant la formation de neuf mois, j’ai fait trois stages, en radio à Radio Bro Gwened, à BCD (NDLR : association de promotion et de diffusion de patrimoine matériel et immatériel breton), à Brezhoweb, qui m’ont permis de voir ce qui pouvait se faire au niveau professionnel. Je me suis donc orienté là-dedans. Brezhoweb a publié une offre d’emploi en septembre 2021 à laquelle j’ai postulé et ai été recruté.
En quoi consiste votre travail ?
Je suis assistant de production, ce qui est assez large : je m’occupe à la fois de mettre en ligne les vidéos, de gérer les réseaux sociaux et de répondre aux commentaires, d’écrire le sous-titrage des vidéos en français et en breton. Je m’occupe également du tournage, c’est-à-dire d’appeler les gens en amont et de voir avec le monteur les séquences à garder. Je m’occupe actuellement de gérer le tournage de la saison 2 de la série “Made e Breizh” (Made e Breizh (Do it yourself en breton) – Brezhoweb). Tous les mois, l’équipe de Brezhoweb présente l’agenda culturel. C’est très varié.
Le domaine de l’audiovisuel représentait 5,2% de l’ensemble des postes en 2012. Est-ce que ces activités se développent en langue bretonne ?
Je dirais que oui. France 3 est assez présent. Nous avons été deux à être embauchés à Brezhoweb avant octobre 2021. Nous possédons notre propre studio de tournage (NDLR : à Auray dans le Morbihan), qui peut être loué. Nous pouvons désormais faire des choses locales, dans le secteur. Par exemple, la deuxième saison de “Flapakarr” (Flapakarr – Brezhoweb) est tournée directement dans le studio de Brezhoweb.
Quels sont les avantages de la formation Roudour ?
De parler breton et de trouver un travail ! Je voulais apprendre la langue bretonne et découvrir le monde de l’audiovisuel, c’est un total succès.