Ronan Daudé : “Ce que j’aime sur Ambroug, c’est la richesse des séances et la diversité des supports”
Que ce soit en formation intensive, en stages courts ou en formation à distance, tous les chemins mènent au breton. Découvrez celui de Ronan Daudé, 51 ans, fonctionnaire de la fonction publique territoriale à Bordeaux, qui a commencé à apprendre le breton au collège puis a continué par des cours du soir et des stages d’été d’une semaine avec Roudour.
Pourquoi avez-vous choisi d’apprendre le breton ?
Je suis né à Rennes mais ma mère, bretonnante de naissance, vient du Cap-Sizun. Elle était pupille de la Nation et parler le français était signe d’élévation sociale, de pouvoir faire ses études à Rennes, en fac de droit. Elle a réappris le breton au moment de la retraite en prenant des cours. Elle ne l’a transmis à aucun de ses enfants. Je fais partie de cette génération sacrifiée. Pour autant, je suis le dernier de la fratrie et ma mère a sûrement cédé plus de choses. Je suis le seul à porter un prénom breton, par exemple. Mon père n’était pas breton et était jacobin, profondément laïc.
C’est plus tard que mon envie d’apprendre le breton est revenue. Je trouve que la langue est très riche, beaucoup plus que le français.
Quel est votre parcours dans l’apprentissage de la langue bretonne ?
J’ai commencé dès ma scolarité, au collège et au lycée, mais je le prenais un peu en dilettante. Puis j’ai été à la fac et j’ai complètement oublié la langue. C’est revenu plus tard, en 2005. J’ai renoué avec la langue en suivant des cours du soir avec Skol an Emsav à Vern-sur-Seiche, en Ille-et-Vilaine, où j’habitais.
J’ai déménagé à Bordeaux en 2007 et me suis rapproché d’Armor, l’amicale des Bretons de Bordeaux et de Gironde, qui proposait deux ateliers, l’un de discussion et l’autre d’étude de la langue, très littéraire, avec la même approche que l’apprentissage du latin ou du grec. J’ai participé aux deux.
Je suis désormais animateur du groupe de langues à l’Armor, je fais partie du conseil d’administration, et je continue à me former à côté : je suis allé faire un stage d’une semaine à Douarnenez à Roudour il y a huit ans avec Andrev et Sedrig. Cela me manque de faire des stages en immersion, j’ai besoin d’échanges. Il faudrait que j’arrive à revenir au pays plus souvent.
Vous avez ensuite noué un partenariat avec Roudour, comment cela s’est passé ?
Nous avons fait une convention entre l’Armor et Roudour. Sedrig [NLDR : Laur, actuel gérant de la scop Roudour, à l’époque formateur] venait dispenser une formation deux week-ends par an à Bordeaux.
Nous avons continué notre partenariat avec la plate-forme d’apprentissage en ligne Ambroug et j’ai travaillé dessus l’année dernière, en 2021, avec Cherm [NDLR : l’un des formateurs de Roudour, lire son interview]. Nous avons accès aux structures des séances, aux textes et aux enregistrements. Je m’en sers pour animer mes ateliers bi-mensuels qui se tiennent en ligne, sur Zoom, depuis le début de la pandémie. J’organise aussi des séances en extérieur quand c’est possible.
Quels sont les avantages de la plate-forme d’apprentissage en ligne Ambroug ?
Ce que j’aime, c’est la richesse des séances et la diversité des supports que j’utilise pour animer mes séances : de la lecture de texte, des échanges et des exercices autour de ce texte… De plus, les séquences sont drôles.
Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui habitent dans la région bordelaise et souhaitent apprendre le breton ?
Je leur conseillerais de venir à l’association, venir me voir et faire partie de l’atelier ! Il y a une bonne ambiance et des personnes de tout âge.
En savoir plus sur l’association Armor : ARMOR – Bretons de Bordeaux et de la Gironde
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