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Crise : la vision du métier de formateur chamboulée. Le Télégramme. 01/12/2020

Crise : la vision du métier de formateur chamboulée. Le Télégramme. 01/12/2020

Droits réservés au Télégramme Carhaix

Le Télégramme de Carhaix a interrogé Gwennan Stervinou, formatrice en breton et coordinatrice de la formation à la Scop Roudour. Elle explique la manière dont le protocole sanitaire a transformé les conditions d’enseignement.

Voici un aperçu de l’interview :

Comment votre métier de formatrice évolue-t-il avec le confinement ?

En mars, la quasi-totalité de nos formations se déclinait en présentiel. Le confinement nous a amenés à développer les cours à distance. Même si nous proposions déjà une journée de formation à distance dans le dispositif « Parler breton en 6 mois », notre vision du métier et nos façons de faire ont été bouleversées. Malgré le stress provoqué par ce changement brutal, la période a été bouillonnante, très riche en termes de créativité car nous avons dû repenser supports et activités. En termes d’organisation, l’improvisation est permanente mais cela nous laisse beaucoup de liberté ! Les stagiaires « 6 mois » ont débuté par un jour par semaine à distance, puis 5 jours par semaine, pour aujourd’hui être présents trois jours par semaine. Pas le temps pour la routine de s’installer ! Parallèlement, les demandes de formation en ligne ou mixtes ont explosé : actuellement, six groupes suivent des cours essentiellement à distance, contre un en début d’année. Il a fallu répondre à la demande, imaginer les contenus, c’est passionnant !

L’apprentissage est-il plus compliqué avec le masque ?

Le masque, en plus d’être gênant et fatigant, reste une barrière. Il étouffe certains sons, nuit à la compréhension, nous force à répéter, articuler plus et parler plus fort. En cachant la moitié du visage, il limite la communication non verbale. Moue et sourire ont disparu. Seul le bâillement reste visible ! Heureusement, les yeux, les sourcils expriment aussi l’intention. Pourtant, mesurer l’effet de nos interventions sans lire la réaction des visages s’avère complexe. Les stagiaires semblent aussi éprouver plus de difficultés à se situer entre eux. Plus de repères visuels sur ce que pense le voisin. Est-il convaincu, intrigué, surpris ? Comme moi, n’a-t-il pas compris ? Cela réduit la prise de parole spontanée. Mais « Goude an enkrez e teu al levenez », après l’inquiétude vient la joie ! Les séances en visio nous font du bien, voir le visage des uns et des autres est essentiel. »

L’article est à retrouver en ligne ou dans l’édition de Carhaix du 1er décembre 2020.